106-LA VEILLE FUNEBRE
Générique de début.
Maddie Elder, une femme d'âge avancé et voisine des Ingalls, se trouve dans la ferme de ses derniers. Elle joue de la musique et fait chanter Mary, Laura et Carrie, quand Caroline rentre.
Caroline Ingalls : J'ai trouvé cette paire de chaussures dehors !
Maddie Elder : Alors, oui, je vous disais qu'il était très difficile de réussir à bien faire deux choses différentes en même temps. Essayez de, de vous frotter l'estomac en rond et de vous taper sur la tête, et vous allez rire ! On y arrive tout de suite avec un peu de pratique, et pour des filles aussi dégourdies que vous, c'est très facile !!
Carrie se frotte le ventre, tandis que Mary lui tape sur la tête, alors que Laura fait les deux en même temps !
Mary Ingalls : Nous, on y réussit !
Maddie Elder : Oui, je vois ça ! Et bien sûr, Laura aussi. Alors, on reprend la "Tante Rosie" encore une fois. Vous êtes prêtes ?
Toutes ensemble : Va dire à Tante Rosie, va dire à Tante Rosie, va dire à Tante Rosie que sa vieille oie est morte. Le loup l'a mangée, le loup l'a mangée, le loup la mangée, près de la vieille grange. Celle qu'elle voulait garder, celle qu'elle voulait garder, celle qu'elle voulait garder pour ses jolies ???.
Maddie Elder : Mais, chante Laura !
Laura Ingalls : Je trouve ça triste la mort des autres, très triste.
Maddie Elder : La mort n'est pas triste, elle est naturelle !
Laura Ingalls : Je trouve que c'est triste.
Maddie Elder : Non ! Quand tu auras quatre-vingts ans, tu ne diras plus ça. Tu sais, c'est un peu comme si on terminait un livre ou un tricot, ou même un long voyage sur une rivière, et qu'on se prépare à connaître quelque chose de nouveau, de peut-être beaucoup plus amusant que ce qu'on a pu faire avant.
Caroline Ingalls : Et si on reprenait "En allant à Boston" ?
Toutes : Ah oui, d'accord !
Maddie Elder : Allez, vous êtes prêtes ?
Toutes (sur l'air de "We wish you a merry Christmas") : Au revoir toute nous partons à Boston, au revoir toute nous partons à Boston, au revoir toute nos partons à Boston pour nous amuser. Nous pourrons monter nos belles robes, nous pourrons monter nos belles robes, nous pourrons monter nos belles robes et on nous fera danser !
Pendant ce temps, Charles se trouve dans la maison de Maddier Elder et de Amy Hearn. Tout en accrochant des guirlandes, celle-ci et Monsieur Ingalls conversent.
Amy Hearn : Nous sommes du même âge, presque du même jour, et nous n'avons pas le même caractère.
Charles Ingalls (en voulant clouer une des guirlandes) : Vous voulez la tendre un peu encore ? Là, oui ! C'est ça. Pourquoi voulez-vous avoir tellement le même caractère ?
Amy Hearn : Mais voyons Charles, noussommes nées sous le même signe !
Charles Ingalls (en riant): J'y crois pas à ces sottises...
Amy Hearn : Le signe de la patience pour toutes les deux. Tous les astrologues nous l'ont répété.
Charles Ingalls : Patiente ? Vous ?
Amy Hearn : Il faut l'être pour vivre huit ans sous le même toit qu'une vieille entêtée, bigote par-dessus le marché !
Charles Ingalls : Je crois plutôt que c'est Maddie qui est patiente !
Amy Hearn (en riant) : On ne peut rien vous raconter !
Charles Ingalls (en prenant la guirlande que Amy Hearn tient dans les mains) : Allez, donnez-moi ça, je vais la fixer au mur !
Amy Hearn : Patiente, ça elle l'est ! Elle est gentille aussi de nous avoir laissés faire ça.
Charles Ingalls : Quoi ? Elle le sait ?
Amy Hearn : Bien sûr qu'elle le sait ! Elle n'était pas absente le jour où le Seigneur à distribuer la ruse et la malice.
Charles Ingalls : Je croyais pourtant avoir trouvé un bon prétexte en lui demandant d'aller faire chanter Mary et Laura.
Amy Hearn : Elle n'est pas idiote Charles !
Charles Ingalls : Elle n'a pas tiqué.
Amy Hearn : Bien sûr que non ! Et attendez, vous verrez : elle jouera la surprise ce soir. C'est bien, vous avez fait du beau travail ! (En montrant les guirlandes) Une de plus, et ça ira !
Charles Ingalls : Oh, la petite futée ! Je dois dire qu'elle est bonne actrice !
Amy Hearn : Oui, mais hélas plus pour longtemps... Je ne pense pas qu'elle aura l'occasion de répéter cette comédie. C'est ce que j'ai écrit à Eliza.
Charles Ingalls : C'est sa fille ?
Amy Hearn : Hmm, la seule qui reste en vie. Avec elle et ses quatre petits-enfants, sa famille s'arrêta là. Tous ses autres enfants sont morts... Cette une femme très bien Eliza. Mais comme beaucoup d'enfants, elle pense que les parents sont éternels, et que malgré le temps qui passe et qui les affaiblit, ils feront toujours partie du paysage, comme une montagne ou une rivière.
Charles Ingalls (en saisissant un cadre contenant trois photos) : Elle est jolie !
Amy Heran : C'est pas du tout Eliza ! C'est ma Brigitte avec ses deux frères.
Charles Ingalls : Elle est très jolie quand même ; elle tient de sa mère.
Amy Hearn : Oh, arrêtez vos sottises !
On frappe à la porte.
Amy Hearn : C'est ouvert.
Docteur Baker (tout en passant la tête par la porte) : Est-ce que je peux entrer ?
Amy Hearn : Bien sûr, Docteur ! Il commence à entrer. Essuyez vos pieds d'abord !
Docteur Baker : Oh ! C'est vrai, pardon ! Il se les essuie, entre à nouveau, enlève son chapeau et tend ne lettre à Amy Hearn. Pour Maddie. Je l'ai prise en passant à la poste. Tiens, il y a une petite fête dans l'air ?
Amy Hearn : Oui, c'est pour célébrer son anniversaire.
Docteur Baker : Souhaitez-lui un bon anniversaire de ma part ! A moins bien sûr, qu'on ait l'intention de m'inviter et je le lui souhaiterai moi-même.
Amy Hearn : Vous êtes invité.
Docteur Baker : Je viendrai alors !
Charles Ingalls : Oh !! C'est une surprise !!
Docteur Baker : Je sais, Maddie m'a averti !
Une fois qu'il est reparti, Amy Hearn saisit la lettre, sans l'ouvrir.
Amy Hearn : Encore une lettre envoyée par... Eliza. Inutile de m'attendre, je n'ai pas le temps. Désolée. C'est toujours comme ça.
Charles Ingalls (en hochant de la tête) :Je vais la lui porter ?
Amy Hearn : Oh, non. Je la lui remettrai ici moi-même.
Charles Ingalls : La fête lui remontera le moral !
Amy Hearn : Non, elle va sûrement l'annuler.
Le soir, chez Maddie et Amy. Maddie, assise dans son rocking-chair vient de lire la lettre, tandis qu'Amy range tout ce que Charles et elle avaient fait pour la fête.
Amy Hearn : Finalement, c'est mieux comme ça ! Et ils viendront te voir à Noël et ça te fera encore plus plaisir. Et puis surtout, ils resteront plus longtemps. Tu es toujours en bonne santé à cette époque. On fêtera ton anniversaire et le mien en une fois, hein ? Et je te ferai une de ces bons gâteaux que tu aimes. Tu es la plus veille de toujours, c'est pourquoi, tu découperas le gâteau. Qu'est-ce que tu en dis ? (Maddie Elder ne répond pas.) Oh, tu sais les enfants ont leur vie à vivre et c'est quelque chose de naturel. Et je me rappelle quand je m'occupais de mes enfants, je leur consacrais tout mon temps. Et je ne pensais plus du tout à ma mère avec tout ça. (En contemplant les photos de ses enfants.) Et je me rappelle bien la fois où j'ai fait sortir Sean du salon quand il devait avoir à peine vingt-et-un ans... Et Brigitte, oh, elle alors ! Nous avons eu une sérieuse dispute. Elle devait avoir dans les seize ans, et elle a ramené à la maison un jeune homme blond, plutôt mauvais genre, qu'elle avait connu dans une soirée. Je n'ai pas du tout apprécié sa façon de le regarder, et j'ai tout de suite mis fin à leur relation. Elle ne m'a pas parlé pendant plus d'un mois... Et Andy ! Seigneur, comme je l'aimais ! Il m'en a donné du mal. Dieu seul sait où il est parti et ce qu'il est devenu... On ne peut pas en vouloir aux jeunes de mener leur propre existence. Dès que les oisillons savent voler, ils quittent le nid sans un regard en arrière. (La lettre tombe des mains de Maddie) Et il est grand temps pour toi de ne plus trop penser à Eliza, Thérèse, et... (Elle aperçoit son amie.) Maddie, oh ! Maddie.
Quelques jours plus tard, à côté de l'église, tous les habitants de Walnut Grove, ainsi que la fille de Maddie Elder sont réunis pour son enterrement.
Révérend Alden : Seigneur, soyez avec nous, en cette triste journée où nous pleurons la perte d'un être cher qui avait su conquérir tout le monde par sa bonté. Son dévouement et sa gentillesse n'avaient d'égal que sa compréhension à l'égard de nos petites misères humaines. Tout ce qu'elle nous demandait, c'était de l'aimer, telle était Maddie Elder.
Pendant ce temps, les filles Ingalls et Madame Hearn sont un peu à l'écart, près du chariot des Ingalls.
Mary Ingalls : Vous n'allez pas avec tous les autres ?
Amy Hearn : On est mieux seul pour se recueillir, et je sais qu'elle m'entendra où que je sois.
Carrie Ingalls : Qu'est-ce qu'ils font tous là ?
Amy Hearn : Ils lui disent au revoir.
Laura Ingalls : Mais ça ne sert à quoi puisqu'elle les entend pas Pourquoi ils sont pas venus à son anniversaire ?
Amy Hearn : Si quelqu'un manque un anniversaire, on ne lui fait aucun reproche, mais à un enterrement, il faut être là.
Mary Ingalls : Pourquoi ça ?
Amy Hearn : Les adultes se comportent de façon bizarre.
Laura Ingalls : Hmm, ça serait mieux si ils faisaient le contraire.
Amy Hearn (en soupirant) : Oh, tu sais, il y a tant de choses dans la vie qui seraient mieux si on les faisait à l'envers.
Laura Ingalls : Il faudrait faire les funérailles quand on est encore vivant ; on pourrait se dire au revoir et se parler.
Pour toute réponse, Amy Hearn lui lance un regard compréhensif.
Après l'enterrement, Charles reconduit Madame Hearn chez elle.
Amy Hearn : Merci Charles !
Tous deux aperçoivent la maison désormais vide.
Charles Ingalls : Je pense que vous allez vous sentir bien seule ces jours-ci. Venez habiter avec nous.
Amy Hearn : Oh, non, vous en faites pas pour ça. J'ai à faire tout un tas de choses !
Charles Ingalls : Vous en êtes sûre ?
Amy Hearn : Certaine ! Et à mon âge, il y a longtemps qu'on est habitué à la mort des autres. Merci pour l'intention !
Amy Hearn entre dans sa maison et s'assied sur un fauteuil. Là, elle aperçoit les photos de ses enfants, qu'elle saisit tristement...
Quelques temps après, les Ingalls sont à leur table et se préparent à manger.
Mary Ingalls : Seigneur qui êtes au Ciel et qui nous regardez, nous vous remercions pour cette nourriture. Bénissez-là, ainsi que nos cœurs qui vous servent. Amen.
Caroline Ingalls : J'ai croisé Amy chez Monsieur Oleson.
Charles Ingalls : Comment va-t-elle ?
Caroline Ingalls : Bien. Elle était venue insister pour payer ce qu'elle devait, comme si elle avait une prémonition.
Charles Ingalls : Je trouve qu'elle devrait s'occuper l'esprit : ce n'est pas bon pour elle d'habiter toute seule.
Laura Ingalls (en ayant la bouche pleine de maïs) : J'irai la voir.
Mary Ingalls : Moi aussi !
Caroline Ingalls : Mary ira la voir demain et Laura, après-demain. Comme ça, ça lui fera deux visites au lieu d'une.
Charles Ingalls : C'est une bonne idée ça !
Caroline Ingalls : J'ai fait des biscuits. Tu lui emporteras demain en allant à l'école.
Charles Ingalls : Et si elle a envie de te parler, ne t'en fais pas si tu dois manquer l'école. Tiens, on devrait l'inviter dimanche.
Caroline Ingalls : D'accord.
Laura Ingalls : Elle est gentille et elle nous traite comme des grandes personnes.
Charles Ingalls : Elle ne t'a jamais vue manger sans doute.
Le surlendemain, on voit Laura qui sort en courant de la maison d'Amy Hearn et se rend chez son père qu'elle cherche.
Laura Ingalls : Papa ! Papa !
Charles Ingalls : Qu'est-ce qu'il y a ma chérie ?
Laura Ingalls : C'est Amy !
Charles Ingalls : Qu'est-ce qu'il y a ? Que se passe-t-il ?
Laura Ingalls : Amy est malade. Elle est au lit.
Charles Ingalls : Bon, va à l'école, je préviens le docteur Baker.
Le docteur Baker est dans son cabinet et examine un petit garçon qui souffre de maux de gorge et que sa mère a amené.
Docteur Baker : Aaaah.
Petit garçon : Aaaah.
Docteur Baker : C'est douloureux ?
Hochement de tête du garçon qui ne peut parler.
Docteur Baker : Et tu ne peux rien dire.
Hochement négatif du petit.
Docteur Baker : Rien que : "Aaaah" ?
Hochement positif du jeune garçon.
Mère du garçon : Ça lui a pris tout à coup, docteur.
Docteur Baker : Quand ?
Mère du garçon : Lundi !
Docteur Baker : Hmm. Il n'a jamais eu ça avant ?
Mère du garçon : Oh, très souvent et très régulièrement !
Docteur Baker : Bon, je crois que nous avons affaire à un très sérieux cas de flemmagique chronique.
Hochement de tête du garçon.
Docteur Baker : Et qui semble apparaître le lundi jusqu'au vendredi.
Mère du garçon : C'est tout à fait ça, Docteur.
Docteur Baker : Ah, c'est très ennuyeux. Ça empêche votre gentil fils d'aller à l'école.
A ce moment-là, Charles arrive et ouvre la porte.
Charles Ingalls : Docteur, Amy est malade !
Docteur Baker : C'est grave ?
Charles Ingalls : Bah, j'en sais rien.
Le docteur saisit sa trousse et suit Charles, avant de se retourner pour parler au garçon et à sa mère.
Docteur Baker :: Qu'il prenne de l'huile de ricin toutes les deux heures !
Garçon : A ce soir, je dois vite partir à l'école !
Charles et le docteur sont auprès d'Amy qui est couchée dans sa chambre.
Docteur Baker : Vous avez mal quelque part ?
Hochement de tête positif d'Amy Hearn.
Docteur Baker : Où ça ?
Amy Hearn : Partout.
Docteur Baker : Beaucoup ?
Amy Hearn (en hochant de la tête) : Hmm. Un peu d'eau.
Le docteur lui tend un verre qu'elle boit.
Docteur Baker : C'est très curieux Amy, je ne trouve vraiment rien du tout. Votre température est normale, votre pouls laisse à désirer mais il est encore bien régulier pour une femme de votre âge.
Amy Hearn : Docteur, Charles, promettez-moi...
Charles Ingalls : Tout ce que vous voudrez.
Amy Hearn : Mes funérailles...
Charles Ingalls : Ah non, une minute. Il n'y a aucune raison de dire des choses comme ça !
Amy Hearn : Vous aurez la gentillesse de tout régler : la veillée, les funérailles.
Docteur Baker : Il n'y aura pas de veillée, ni de funérailles puisque vous allez très vite guérir.
Amy Hearn : Non, pas d'histoires ! Oh, c'est trop tard ! Promettez-moi d'avertir mes enfants : Sean, Brigitte et Andy. Et je ne sais même pas si Andy est en vie ou s'il est mort. Renseignez-vous sur lui ! Promettez-le moi...
Docteur Baker : Entendu, c'est promis.
Amy Hearn : Et à la veillé, je voudrais la présence du prêtre de Mankato. Charles...
Charles Ingalls : Oui, si vous voulez.
Amy Hearn : Promettez-le !
Charles Ingalls : C'est promis.
A ce moment-là, Amy Hearn bondit de son lit et enfile son peignoir.
Amy Hearn : Bon, alors c'est réglé ! La veillé aura lieu mercredi, jour de mon anniversaire. Ce sera le jour idéal pour une veillée ! Qu'est-ce que vous en dites ?
Charles et le docteur Baker se mettent en colère si bien que Monsieur Ingalls jette, de rage, son chapeau.
Docteur Baker : Amy, je n'ai jamais levé la main sur une femme jusque ici, surtout si cette femme a quatre-vingts ans, mais je crois que vous allez être la première !!!
Amy Hearn : Ne criez pas Docteur Baker ! Essayez de comprendre ce qui m'a forcée à...
Docteur Baker : Ça alors non, en aucun cas !!!
Charles Ingalls : Moi, je n'y comprends rien et je ne trouve pas ça amusant !!
Amy Hearn : Je n'ai pas fait ça pour vous faire rire. Je me suis permis de jouer cette comédie pour réunir mes enfants et mes petits-enfants autour de moi. Je n'ai encore jamais réussi à les faire tous venir me voir. J'ai eu cette idée devant la peine de la pauvre Maddie l'autre fois, Dieu ait son âme.
Docteur Baker : Bon, écoutez. Adressez-vous à quelqu'un d'autre pour exécuter ce travail. Moi je ne veux être mêlé en rien à cette...cette tromperie !
Amy Hearn : Charles ?
Charles Ingalls : Amy, ce n'est pas sérieux !
Amy Hearn : Je veux réunir mes enfants et petits-enfants autour de moi au moins une fois. Et c'est quelque chose de très sérieux Charles Ingalls, contrairement à ce que vous pensez ! C'est une idiotie inventée par les grandes personnes de faire venir ce qui vous aime quand on vous enterre. Alors qu'on voudrait, au contraire, les serrer tendrement contre soi, les embrasser, leur parler... Mais je vais changer cette habitude ridicule.
Docteur Baker : Amy, il est hors de question de m'entraîner dans...
Amy Hearn : Donnez-moi une seule bonne raison !
Docteur Baker : Annoncer que vous êtes morte serait une faute grossière !
Amy Hearn : Vous le feriez si j'étais vraiment morte je suppose, Docteur.
Docteur Baker : Mais oui, bien sûr !
Amy Hearn : Mais voilà ! Vous le ferez une fois que je vous aurai quittés ! Et vous ne voulez pas le faire maintenant !
Charles Ingalls : Amy, ce n'est pas ça.
Amy Hearn : Alors, je vous en prie, dites-moi ce que c'est ! Vous êtes comme mes enfants. Oh, ils envoient une lettre une ou deux fois dans l'année : "Est-ce que tu as assez d'argent Maman ?" ; "Il ne te manque rien ?" ; "As-tu besoin de quelque chose ?". Et je réponds toujours pareil : "Tout ce que je veux, c'est vous, pourquoi vous ne venez pas me rendre visite ?". Quant à Andy, il est parti à la guerre quand il avait à peine dix-neuf ans, avec un beau sourire et une fleur aux lèvres ; une dernière accolade et ça va faire quinze ans que j'attends en vain qu'il m'écrive. Ils viendront pour mes funérailles parce que c'est la règle d'y assister. Ils vont sûrement pleurer et ils diront des choses que j'aurais aimées entendre aujourd'hui. Et vous deux, vous êtes comme eux ! C'est incroyable ! Vous le ferez pour mon cadavre, mais pas pour moi !
Docteur Baker : Amy, il me...j'ai...ha !
Amy Hearn : Charles ?
Pas de réponse de sa part.
Amy Hearn : Docteur ?
Lui non plus ne répond pas.
Amy Hearn : Alors tout est réglé ! Vous avertissez mes enfants et le prêtre à Mankato. Et Charles, vous vous occupez des préparatifs. Bon allez, vite, vite, dépêchez-vous, allez, venez, venez, venez.
Tous deux suivent Amy qui descend à l'étage inférieur.
Amy Hearn : Il y a tout l'argent qu'il faut dans le tiroir ; il est grand temps de le dépenser. Alors, je veux de beaux poulets du pays, des fraises à la crème et plusieurs salades, et un gâteau d'anniversaire avec une bougie. Et vous feriez bien d'envoyer les télégrammes le plus tôt possible. Le prêtre de Mankato est nouveau à ce qu'on dit. Je pense que la paroisse a l'adresse de mes enfants. Bon, allez-vous en maintenant !
Charles et le docteur sortent.
Amy Hearn : Rappelez-vous Charles, ne regardez pas à la dépense : je veux une grande veillée !
Charles Ingalls : Oui, madame.
Docteur Baker : Mais de quoi, je dis que vous êtes morte ?
Amy Hearn : Je vais avoir quatre-vingts ans ce mercredi. A cet âge, on a des tas de raisons de mourir.
Les Ingalls sont dans la grange pendant que Charles cloue une planche.
Caroline Ingalls : Tu quoi ?
Charles Ingalls : Je te dis que Amy va mourir lundi et que je dois m'occuper de la veillée.
Caroline Ingalls : Charles, tout cela est ridicule !
Charles Ingalls : Je sais que c'est un peu inhabituel.
Caroline Ingalls : Inhabituel ! Oh, bah je crois qu'il y d'autres mots, c'est plutôt...c'est, mais arrête un peu s'il te plaît.
Son mari cesse de taper avec son marteau.
Caroline Ingalls : C'est hors de question ! Je veux que tu ailles la voir et que tu t'expliques avec elle.
Charles Ingalls : Ecoute, je n'irai pas dire à une femme de quatre-vingts ans que je renie ma promesse, ce serait pas honnête !
Monsieur Ingalls recommence à frapper avec son marteau.
Caroline Ingalls : Bon, alors d'accord. Si tu refuses d'aller l'affronter, Charles !
Il s'interrompt à nouveau pour écouter sa femme.
Caroline Ingalls : Alors, j'irai le lui dire. Il faut lui montrer son erreur, on n'a pas le droit de la laisser faire ça. Pas le droit... Et puis maintenant elle a probablement renoncé à son idée de toute manière !
Caroline sort de la grange bien vite imitée par Charles.
Le soir, Mary et Laura sont couchées dans leur lit.
Laura Ingalls : Mary. Mary !
Mary Ingalls (à moitié endormie) : Quoi ?
Laura Ingalls : Il nous reste longtemps avant de mourir ?
Mary Ingalls : J'en sais rien, laisse-moi dormir !
Laura Ingalls : Ça serait bien si on mourrait jamais.
Mary Ingalls : Il faut bien mourir.
Laura Ingalls : Qui t'a dit ça ?
Mary Ingalls : Le bon Dieu !
Laura Ingalls : Le bon Dieu t'a jamais dit ça !
Mary Ingalls : Tu veux pas essayer de dormir ?
Laura Ingalls : Je crois bien que c'est ça...
Mary Ingalls : De quoi tu parles encore ?
Laura Ingalls : Quand on est endormi, c'est comme si on était mort dans sens... Bonne nuit !
Le lendemain, Charles et Carrie attendent Madame Ingalls près du chariot tandis que celle-ci est chez Amy. Au bout d'un long moment celle-ci ressort sans rien dire et l'air contrarié. Charles lui tend alors Carrie qu'elle installe sur ses genoux.
Charles Ingalls : Elle est sûrement déçue.
Caroline Ingalls : Non !
Charles Ingalls : Alors comment tu t'es arrangée ?
Caroline Ingalls : C'est moi qui fais le gâteau.
Rires de Charles qui se moque d'elle
Un soir de la semaine suivante, alors que l'école est finie, docteur Baker est installé chez Nels qui balaie.
Docteur Baker : Ça, je peux vous le dire.
Nels Oleson : Oh non ! Si l'argent est libre, vous savez ce qui va suivre ? L'inflation !
Docteur Baker : En tout cas, tout ce que je sais, c'est que je préfère avoir un dollar en argent plutôt qu'un bout de papier.
Nels Oleson : Vous voulez retirer vos pieds un instant ? Merci ! Vous savez la différence qu'il y a ? Si vous avez cent dollars en argent dans vos poches, et si vous tombez dans une rivière, et bien vous allez couler ! Et c'est là la seule différence.
A ce moment-là, Mary et Laura arrivent.
Laura Ingalls : Docteur Baker !
Docteur Baker : Ah, bonjour Laura, bonjour Mary !
Laura Ingalls (tout en lui adressant un clin d'œil) : Amy n'est pas en encore guérie ?
Nels Oleson : Elle est malade ?
Docteur Baker : Heu, oui.
Laura Ingalls : Mais elle a des chances de bientôt guérir, Docteur ?
Docteur Baker : Oui...heu, je suppose. En tout cas je l'espère.
Mary et Laura Ingalls (en se lançant un regard) : Au revoir !
Nels Oleson : Au revoir ! Il s'assied. Une bien gentille dame ! C'est curieux, j'ai vu qu'elle devait avoir des ennuis quand elle m'a...
Docteur Baker : Excusez-moi Oleson, mais je dois m'en aller !
Peu après, Charles, avec son chariot, ainsi que le docteur sont chez Amy.
Docteur Baker : Dépêchez-vous, allez, n'emportez que deux ou trois de ces...heu, de vos machins choses ; vous ne partez pas pour longtemps !
Charles Ingalls : La voie est libre !
Docteur Baker : Allez !
Tous trois rejoignent le chariot de Charles et partent.
Pendant ce temps, les filles rentrent de l'école.
Mary Ingalls : Tu sais pourquoi on ne fait pas les veillées à l'église ?
Laura Ingalls : Parce qu'on y vient aussi pour manger et se parler.
Mary Ingalls : Et alors ?
Laura Ingalls : Et alors dans une église, il faut se taire.
Elles voient un homme arriver sur un cheval.
Père Gorman : Bonjour mes enfants !
Mary et Laura Ingalls : Bonjour mon Père.
Père Gorman : Belle journée !
Mary et Laura Ingalls : Oh oui, alors, très jolie !
Père Gorman : Je suis le Père Gorman de Mankato. L'un de vous sait où habitent les Ingalls peut-être ?
Laura Ingalls : Oh, excusez-moi, je dois partir tout de suite.
Père Gorman : Ah.
Mary Ingalls : C'est ma sœur, excusez-la, elle est timide.
Père Gorman (en acquiesçant) : Hum !
Là, Laura se met à courir jusqu'à chez elle où Caroline, Carrie et Amy sont en train de préparer à manger.
Caroline Ingalls : C'est ça oui !
Amy Hearn : Oh, c'était un numéro, ça je vous le dis !
Caroline Ingalls : Vous parlez d'Andy ?
Amy Hearn (en hochant de la tête) : Le monstre ! Je ne connaissais pas un seul enfant qui vous ait donné autant de raison de ne pas l'aimer. Alors, alors que dès qu'il vous regardait de son air innocent, il vous aurait fait faire n'importe quoi. Il aurait réussi à convaincre un serpent d'avaler son venin.
Rires de Caroline.
Caroline Ingalls : Bien, toi, c'est l'heure de ta sieste. Dis bonsoir.
Carrie Ingalls : Bonsoir Madame.
Amy Hearn : Bonsoir ma chérie.
C'est à ce moment-là que Laura déboule. Charles se trouve alors dans la grange.
Laura Ingalls : Papa ! Papa ! Papa ! Le prêtre vient ici !
Charles se précipite dans la maison.
Charles Ingalls : Le Père Gorman !
Caroline Ingalls : Oh ! Déjà !
Charles Ingalls : Allez, venez par là !
Amy Hearn : Mais, mais il faudrait peut-être que je lui parle !
Charles Ingalls : Non, non, non, allez vous cacher. (A Laura) Bon, toi tu resteras avec elle.
Peu après, Mary et le Père Gorman arrivent, tandis que Laura et Amy sont cachées et que Charles et son épouse cuisinent.
Mary Ingalls : Voilà le Père Gorman de Mankato.
Charles Ingalls : Ah, entrez mon Père. Charles Ingalls. Ma femme, Caroline.
Père Gorman : Bonjour Madame.
Caroline Ingalls : Enchantée mon Père!
Charles Ingalls : Et ma fille, Mary.
Père Gorman : Ah ! Eh ben dis donc, quelle bonne odeur !
Charles Ingalls : Nous avons très peu d'expérience de ces veillées, mais nous ferons au
mieux.
Caroline Ingalls : Oh, mon Père, vous voulez-vous asseoir et vous reposer ?
Père Gorman : Oh, mais je ne resterai qu'un instant Madame Ingalls ! Je voulais vous dire
que j'étais arrivé au village et que je ferai ce qu'on attend de moi. Oh, je n'ai pas non plus l'expérience des veillées. Entre nous, c'est nouveau pour moi : je sors juste du séminaire. Personne ne répond. Je ne connaissais pas Madame Hearn, paix à son âme. Mais mon prédécesseur, le Père Kelly l'a bien connue. Je sais que c'était quelqu'un d'admirable.
Charles Ingalls : Oh oui, heubeu, c'est vrai.
Père Gorman : Est-ce que vous pourriez m'en apprendre plus sur son existence, sur ses amis, sur ses activités ici dans votre petit village ? Ça m'aiderait pour faire son éloge.
Caroline Ingalls : Oh, heu, vous voyez, j'ai...je ne crois pas avoir grand-chose à dire.
Charles Ingalls : Je pense que je pourrai vous aider.
Père Gorman : Elle est arrivée ici il y a bien des années, je crois ?
Charles Ingalls : Oui, c'est vrai. Elle est arrivée il y a longtemps. Et depuis plus longtemps que tout le monde dans le pays.
Père Gorman : Et elle et Madame Elder étaient veuves toutes les deux ?
Charles Ingalls : Oui, oui, c'est bien ça. Veuves toutes les deux.
Caroline Ingalls : Charles, je ne sais pas si tu as vraiment le droit de...
A ce moment-là, Amy sort de sa cachette.
Amy Hearn : Mon Père !
Père Gorman : Madame.
Amy Hearn : Je voudrais vous perler mon Père. Allons dehors, je préfère parler en privé.
Père Gorman : Oh, bien entendu. Excusez-moi.
Amy Hearn : Venez !
Tous deux sortent et referment la porte.
Caroline Ingalls : Dieu soit loué ! Je crois bien qu'elle a renoncé ! Je suppose qu'il va être en colère. Avoir fait ce voyage pour rien.
Charles Ingalls (en voyant un gâteau) : On va pas laisser tout ça.
Caroline Ingalls : Il y en aura pour plusieurs jours !
Charles Ingalls : Ils reviennent par ici.
Père Gorman : Merci ! Merci de toutes ces belles choses que vous m'avez apprises. Ce sera un honneur pour moi d'assister à la veillée d'une femme pareille. Merci aussi à vous tous. Vous m'avez été d'un grand secours. Bon, alors à la veillée ! Au revoir Mademoiselle O'Hara.
Il quitte la ferme et Amy referme la porte derrière lui.
Charles Ingalls : Il a dit Mademoiselle O'Hara ?
Amy Hearn : Mademoiselle O'Hara. Après tout, c'est mon nom de jeune fille, je n'ai pas menti. Bon, allez, terminons ça. La moindre des choses dans ces cas-là est de vous aider à tout préparer. En fin de compte, c'est moi qu'on veillera.
Le mercredi soir arrive, et tous les habitants de Walnut Grove sont réunis chez Amy. Les filles apportent des gâteaux à Caroline, mais Laura en goûte un bout.
Caroline Ingalls : Merci ! C'est mal élevé de faire ça ! Aucune trace des autres ?
Mary Ingalls : Ils sont chez le Docteur Baker, en train de se changer. Papa a dit qu'ils vont arriver.
Caroline Ingalls : Dites-le moi à la minute où ils entrent.
Mary Ingalls : D'accord.
Laura Ingalls : Et je surveillerai s'ils arrivent.
Laura prend à manger avant de partir.
Caroline Ingalls : Laura !
Elle donne alors un cornichon à Mary et plante une bougie dans le gâteau.
Harriet Oleson : Oh, oh, mais comment ? C'est bien ce que je vois ?
Caroline Ingalls : Elle aurait eu quatre-vingts ans si...enfin si elle n'était pas morte.
Harriet Oleson : Mais...
Père Gorman : Elle était admirable cette pauvre Madame Hearn. J'aurais aimé la connaître.
Harriet Oleson : Mais c'est un gâteau d'anniversaire. Qu'est-ce que ça fait là ? C'est une indécence ???
Père Gorman : Son amie nous a expliqué ce que Madame Hearn avait demandé. Elle voulait qu'on considère ceci non comme une veillée, mais comme un anniversaire.
Harriet Oleson : Oh, elle a dit ça. Alors je comprends, si bien sûr, elle a dit ça.
Père Gorman : J'arrive presque à sentir sa présence dans cette maison.
Caroline Ingalls : Euh, oui, je la sens très bien, moi aussi ! Excusez-moi je vous prie !
Harriet Oleson : Oh, oh, Madame, euh...
Ruth Foster : Pardon mon Père.
Caroline se rend dans la chambre d'Amy qui est en train de boire un petit remontant.
Caroline Ingalls : Ils arriveront dans une minute.
Amy Hearn : Est-ce que les gens ont l'air de s'amuser ?
Caroline Ingalls : Oh, oui. Et ils disent tous du bien de vous !
Amy Hearn : Oh, oui ! Ah bon. Il est temps maintenant de rejoindre mes invités !
Elle saisit son voile et s'en recouvre le visage. Puis Caroline et elle sortent.
Nels Oleson (à Ruth Foster) : Elle avait une étrange lueur dans les yeux au magasin. Et elle a insisté pour payer le peu qu'elle me devait avant la fin du mois !
Harriet Oleson (au Père Gorman, en apercevant Amy) : Tiens, qui est cette dame là-bas ?
Père Gorman : Une vielle amie. Je lui ai parlé. Elle connaissait la défunte depuis des années.
Laura Ingalls (à Caroline) : Ils arrivent !
Lars Hanson : Ah, les voilà !
Ruth Foster : Brigitte !
Brigitte : Oh mon Dieu !
Amy Hearn (bas, à Caroline) : Brigitte !
Brigitte : Tout le village est là ! Oh, Hanson !
Lars Hanson : Brigitte, je suis tellement content que vous soyez là ce soir.
Brigitte : Oh Ruth !
Ruth Foster : Oh, ma chérie !
Brigitte : Comment vas-tu ?
Ruth Foster : Oh, ça me fait très plaisir de te revoir !
Brigitte : Il y avait si longtemps !
Charles Ingalls : Excusez-moi, allons voir le Père Gorman d'abord si vous voulez.
Brigitte : Oh oui, d'accord Charles, vous avez raison, bien sûr. (A sa fille.) Avance toi, allez ! Oh, Oleson ! Comment allez-vous ?
Charles Ingalls : Je voudrais vous présenter la fille d'Amy Hearn.
Brigitte : Oh, Père Gorman, ça me fait tellement plaisir ! Je suis bien contente que vous soyez venu.
Caroline Ingalls (à Amy) : Oh, ce sont vos petits-enfants qui sont là !
Amy Hearn : Voilà ???, c'est le plus vieux ! Et Maureen qui a le même âge que votre Laura. Et le petit dernier, Teddy !
Docteur Baker : Monsieur Hearn, Monsieur Hanson.
Sean Hearn : Bonsoir.
Lars Hanson : Je l'ai connu alors qu'il était tout petit ! Et il a travaillé pour moi.
Sean Hearn : Mais ça fait des siècles, maintenant.
Lars Hanson : Ouais, si vous voulez, vous recommencez demain.
Sean Hearn : Si les affaires ne démarrent pas là où je suis, je peux vous prendre au mot !
Lars Hanson : Oh, mais j'en serais ravi !
Charles Ingalls : Sean, Sean, je voudrais vous présenter au Père Gorman !
Sean Hearn : Excusez-moi.
Lars Hanson : Oui, bien sûr ! Je l'ai connu au comme trois pommes ! (Le docteur saisit son mouchoir pour essuyer la sueur qui coule sur son visage.) Qu'est-ce qu'il y a Docteur Baker ? Ça va ?
Docteur Baker : Euh, oui. J'ai chaud, c'est tout.
Pendant ce temps, Charles présente les enfants Hearn au Père Gorman.
Brigitte (à Harriet) : Oh, ça fait si longtemps, vous savez.
Charles Ingalls : Je voudrais vous présenter Sean. Le père Gorman.
Sean Hearn : Mon Père. Je vous remercie de vous être dérangé.
Père Gorman : Mais je vous en prie, c'est mon rôle.
La soirée passe, des petits groupes de personnes, discutant entre elles, se sont formés...
Sean Hearn : Je suis ravi de venir de nouveau, parce que chaque fois qu'on se rencontre, c'est de la famille, enfin ça fait plaisir.
Brigitte : Oh, bien sûr, bien sûr !
Mary Ingalls : Vous avez des veillées à Mankato ?
Maureen : Pas comme celle-là.
Laura Ingalls : Oh, nous non plus.
Maureen : Vous avez une grand-mère ?
Mary Ingalls : Pas ici, au Wisconsin.
Maureen : Et vous la voyez ?
Laura Ingalls : Oui, de temps en temps.
Caroline Ingalls : Ça va durer encore longtemps comme ça ?
Charles Ingalls : Oh, ça dépend d'elle.
Amy Hearn : Mon Père.
Père Gorman : Bonsoir ! Quelle belle veillée !
Sean Hearn : Flanagan. La fenêtre des Flanagan.
Brigitte : En face, dans la rue ?
Sean Hearn : Non, non, non, ça c'est chez Flean. Non, Flanagan habitait au bout de la rue.
Brigitte : Ah, oui !
Sean Hearn : Ça coûtait vingt-cinq cents pour la faire remplacer. Elle a cru que c'était Andy qui avait envoyé la balle.
Brigitte : C'est lui qui le lui a dit ?
Sean Hearn : Oui, il s'est dévoué.
Brigitte : Elle n'a jamais puni Andy. Celui-là, il a toujours su y faire avec elle.
Sean Hearn : Ouais, je l'aimais bien. Et il a fait ça pour moi ! Il savait bien que je n'avais pas les vingt-cinq cents.
Amy Hearn (en chuchotant pour ne pas se faire entendre) : Vous ne m'avez pas trompée, Sean. J'ai vu toute la scène.
Sean Hearn : La vie est très bizarre. On ne sait pas ce que représente une mère pour nous, jusqu'au jour où le Seigneur l'a rappelée.
Brigitte : C'est dur de penser qu'elle est partie pour toujours.
Sean Hearn : "Essuie tes pieds Sean.". Ah, s'il y a quelque chose que je n'oublierai jamais, c'est bien ça. "Essuie tes pieds !". Elle me le disait même quand j'avais trente ans !
Brigitte : En y réfléchissant, on a eu une sérieuse dispute, ça je m'en souviens bien.
Sean Hearn : Oui, c'est vrai ! Tu parles peut-être du blond que tu avais ramené un jour ?
Brigitte : Oh, j'avais eu tellement de peine ; j'ai cru que le monde s'arrêtait là !
Le mari de Brigitte arrive et se place à côté d'elle.
Sean Hearn : Quand elle tendait le menton dans ses colères, on aurait dit un général sonnant la charge.
Brigitte : Et pendant des années, j'ai refusé d'admettre la vérité.
Sean Hearn : Tu parles du blond ?
Brigitte : Elle avait raison. En se tournant vers son mari. Ça, je m'en suis rendu compte depuis.
Amy Hearn (en chuchotant pour ne pas se faire entendre) : Je n'en étais pas très sûre moi-même.
Père Gorman : Euh, voyons, je crois que vous étiez son docteur.
Docteur Baker : Hmm ?
Père Gorman : Vous étiez son docteur, non ?
Docteur Baker : Euh, oui, c'est vrai.
Père Gorman : Je suppose qu'elle a quitté ce monde en pleine tranquillité ?
Docteur Baker : Elle n'a jamais rien fait tranquillement, mon Père.
Tout d'un coup, un jeune homme apparaît.
Brigitte : Ça serait vraiment merveilleux !
Sean Hearn : Oui, mais tout dépendra de mon travail, je t'avertis.
Amy Hearn (en chuchotant pour ne pas se faire entendre) : Oh, c'est lui, mon petit ! Il est revenu chez nous !
Brigitte : Oh !!!
Andy Hearn : Brigitte !!!
Brigitte : Oh ! Andy !
Sean Hearn : Salut !!!
Andy Hearn : Oh, Sean !
Sean Hearn : On te croyait tous mort ! Ça fait combien de temps ?
Andy Hearn : Oh, beaucoup trop longtemps, mon vieux !
Brigitte : Laisse-moi te regarder. Oh, tu es splendide !
Andy Hearn : Merci ! Mais toi aussi, tu sais, tu es toujours très belle !
Sean Hearn : C'est vraiment dommage qu'il faille cette circonstance pour être tous réunis.
A ce moment-là, Amy ôte son voile.
Amy Hearn : Ça tu peux le dire !
Père Gorman (en apercevant Amy) : Mademoiselle O'Hara ! (A Harriet, interloquée, et au docteur.) Mademoiselle O'Hara est une amie de la défunte.
Sean Hearn : Maman !
Père Gorman : Heu, comment il l'appelle ?
Sean Hearn : Voudrais-tu nous expliquer ce que veut dire tout ça !!!
Amy Hearn : Je te le dirai tout à l'heure. (En désignant Andy.) Laisse-moi d'abord m'occuper de celui-ci ! Tu es un misérable, un ingrat, qui ne pense jamais aux autres. Et je croyais que tu avais été tué en luttant contre les Indiens rebelles ou à Stones Riever, ou à ???. Comment as-tu osé faire ça à ta mère Andy ? Comment as-tu pu l'oublier à ce point ! Ça va faire quinze années que je me tracasse, m'attendant à recevoir une lettre m'apprenant ta mort. Et tu n'es jamais revenu au pays, jamais jusqu'à ce qu'on t'ait appelé ce soir. Et toi, Sean. Je suppose que je dois te pardonner, à toi aussi.
Sean Hearn : Eh, attends une minute Amy Hearn ! Tu nous dois d'abord des explications !
Brigitte : Comment as-tu osé nous faire ça ? Nous annoncer que tu étais morte et qu'on te veillait !
Sean Hearn : Oui, tu n'en avais pas le droit !!!
Amy Hearn (en perdant ses moyens) : Pas le droit !!! Et c'est toi qui parles de droits ! Alors je n'ai pas le droit ? Je croyais avoir pourtant avoir le droit de voir mes enfants avant de mourir ! Et mes petits-enfants aussi ! C'était la dernière chose qui m'intéressait. Et toi, Brigitte, tu me demandes comment j'ai pu faire ça ? C'était parce qu'il ne me restait que ça. J'avais tout essayé avant. Quand vous avez tellement envie de voir votre famille, que vous n'arrivez pas à dormir la nuit, parce que vous pensez à elle. Et quand il vous apparaît alors que la seule et unique façon de l'appeler est de lui dire d'assister à votre veillée, alors... alors, vous n'avez aucune hésitation à faire. Sean, je t'ai entendu tout à l'heure quand tu disais à ta sœur qu'il fallait attendre qu'il s'en aille pour savoir ce qu'un être peut représenter à nos yeux. Et bien, vous représentez ce qu'il me reste en ce moment : vous trois. Et j'ai juste quatre-vingts ans, il me reste sans doute peu d'anniversaires à fêter, peut-être, peut-être même pas un. Quand vous pensez à ça, vous êtes prêts, vous êtes prêts à faire des bêtises comme celle-ci.
Elle fond en larmes, bien vite imitée par Brigitte et Andy.
Andy Hearn : Maman !
Amy Hearn : Andy, mon chéri !
Andy Hearn : Maman !
Amy Hern : Et toi Sean !
Sean Hearn : Excuse-nous Maman !
Amy Hearn : Oh, Brigitte ! Je suis si contente que vous soyez tous là ! J'ai entendu ce que tu as dit à Sean, en parlant du fameux blond. Tu vois, c'est vraiment un soulagement pour moi ! Je n'étais pas sûre d'avoir eu raison.
Brigitte : Oh Maman !
Charles Ingalls : Bon allez, un peu de gaieté tout le monde ! On vient à un anniversaire pour s'y amuser non ?
Il commence à jouer du violon.
Sean Hearn : Allez, on danse !
Amy Hearn (en apercevant le Père Gorman qui repart) : Oh, j'espère que vous aurez la grande bonté de ne pas trop m'en vouloir pour vous avoir menti !
Père Gorman : Tout ceci n'est pas très régulier, mais l'évêque comprendra sûrement.
Amy Hearn : Vous ne voulez pas déranger l'évêque !
Charles Ingalls : Docteur, je vous permets de danser avec ma femme !
Et c'est ainsi que la soirée se termine en danse et en musique !
Générique de fin.